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Bernard,
fils du défunt Berger Agathe
defimedia
le 28 février 2012 Le 22 février dernier, il a fêté le 13e anniversaire de la disparition de son père, Berger.
Décédé durant les émeutes de 1999, en prônant la non-violence,
Berger Agathe était chanteur de profession et avait deux albums à son actif.
Son fils, Bernard, envisage d’entamer des poursuites légales afin d’être dédommagé par l’État. Maryline Morvan, ex-concubine de Berger Agathe raconte:
« La femme de Kaya (Réginald Topize) m’a confié qu’elle avait demandé à mon concubin Berger
de demander aux émeutiers de cesser leur riposte, car elle voulait enterrer son époux en paix.
Ainsi, Berger brandissait un vêtement pour dire « non à la violence » à la foule présente.
Mais selon mes renseignements, la salve de « bal fané » qu’il a reçue sur le corps l’a projeté à terre
et il a été immédiatement conduit, par ses amis, dans un centre non loin », déclare Maryline Morvan,
l’ex-concubine de Berger Agathe.
« On m’a aussi appris qu’on a attendu plus de trois heures avant de le conduire vers un hôpital.
S’il avait été transporté à temps, il serait peut-être en vie aujourd’hui. Toutefois, avec les rues obstruées,
il était difficile d’accéder à l’hôpital », poursuit la mère de Berger Agathe.
Âgée de 40 ans, elle habite à Richelieu avec ses trois enfants.
Femme au foyer, elle rétorque « qu’on se serre les coudes pour subsister ».
Cette famille arrive tant bien que mal à effacer ces douloureux souvenirs qui ont changé leur vie.
« Même si Berger avait une autre personne dans sa vie, il n’a jamais délaissé ses enfants.
Et il considérait ma fille aînée comme sa fille », précise Maryline Morvan, l’ex-concubine de Berger Agathe.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Bernard Agathe est âgé de 22 ans et il est footballeur en première division.
Ayant acquis de la maturité, il « s’est rendu compte que les gens l’ont mené en bateau quand il était enfant ».
Ainsi, il ne compte pas renoncer à sa demande de réparation. « J’ai attendu toutes ces années parce qu’il m’a fallu du temps
pour comprendre ce qui s’était passé. Très affecté par le départ de mon père, je suis certain que s’il était toujours là,
nous ne manquerions de rien », avance Bernard.
Bernard Agathe le 28 février 2012
la mère de ce jeune homme demeure pensive. Autrefois domiciliée à Bois-Savon, Camp-Veuf, Sainte-Croix,
Maryline raconte qu’à cette époque elle habitait aux « longères » de Richelieu avec ses trois enfants.
C’était au mois de décembre 1998 et ses 3 enfants étaient âgés de 11 ans (Jessica Morvan),
9 ans (Bernard Agathe) et 5 ans (Tracy Esware).
« Même si nous n’habitions pas chez Berger, mes deux aînés passaient leurs week-ends à Sainte-Croix.
Mais le dimanche 21 février a été singulier. Berger a ramené les enfants vers 11 heures ce dimanche-là.
Et nous ne l’avons jamais revu. Ce n’est que lorsque nous avons entendu « son décès de la bouche des gens »
que nous nous sommes tout de suite rendus à Roche-Bois, où il y avait des émeutes », raconte Maryline.
« Je me souviens que le lundi 22 février 1999, nous avons marché de Richelieu à Vallijee pour prendre le bus,
afin de nous rendre à Roche-Bois », se remémore Bernard. À partir de ce moment, tout n’a été que des on-dit.
« On ne sait pas qui a mis le corps de mon ex-concubin dans ce centre. On ne sait même pas qui a transporté son corps
à l’hôpital de Candos à des fins d’autopsie. Tout ce qu’on sait, c’est que le médecin a fait tout son possible pour le sauver.
Mais en vain ! »
Enterrés au cimetière de
Roche-Bois le mercredi
24 février 1999,
les tombes des deux ‘frères’ chanteurs (Kaya et Berger) sont presque face-à-face.
« Pour son anniversaire, j’ai fait mettre une croix sur la tombe de Berger.
Cela après 13 ans », dit Maryline Morvan.
Aujourd’hui le fils du chanteur est prêt à aller plus loin dans cette affaire.
« Vous vous rendez compte que mon père a reçu plus de 62 projectiles dans le corps,
alors qu’il ne portait aucune arme sur lui. C’est abominable ce qu’on lui a fait.
En plus, certains ont même eu le culot de retravailler quelques-unes de ses chansons, sans notre accord »,
s’indigne Bernard. Ce dernier se dit outré par l’attitude de certains envers lui.
« Même si jusqu’à maintenant, nous n’avons pas encore entamé de démarches légales,
il est certain que mon père a été victime d’une injustice de la part de l’État.
On entendra parler de moi », fait-il ressortir.
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mis en ligne le 03 mars 2012