Deux chanteurs de Seggae
victimes du système policier
à l'île Maurice
Arrêté pour avoir allumé un joint sur scène le 16 février 1999
lors d'un meeting-concert
pour la dépénalisation du gandhia (cannabis),
concert organisé par le Mouvement républicain
(jeune parti politique fondé par Rama Valaydem),
le grand chanteur créole Kaya
surnommé le Bob Marley de l'océan indien,
créateur du Seggae
, musique à mi-chemin entre le sega et le reggae,
a été retrouvé mort le 22 février 1999
dans sa cellule du centre pénitentiaire d'Alcatraz.
Hémorragie, blessure à la tête,
traumatique ou naturelle?? s'interrogent les journalistes;
cela reste "à confirmer" selon ces mêmes journalistes.
L'île Maurice est un Etat indépendant depuis 1968.
En 1982, Anerood Jugnaut est nommé Premier ministre
et en 1992 l'île devient une République.
En 1995, Navin Ramgoolam devient Premier ministre.
La consommation de cannabis est fortement réprimée.
Le simple fait de fumer du gandhia est puni d'un emprisonnement
ou d'une caution de 10.000 roupies (2500 F).
:-) ADSL ;-)
Kaya murder
Le jour de la mort de Kaya,
des émeutes ont eu lieu dans tout le pays.
Berger Agathe,
un autre chanteur de seggae
du groupe Ovajaho, succombe
à une quinzaine de projectiles
tirés par les forces de l'ordre.
Berger Agathe
C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
L'émeute part de Roche Bois.
Dans le quartier où résidait l'artiste,
le poste de police est complètement saccagé.
Dans l'île, ce sont des coups de feu, jets de pierre, cocktails molotov.
Différentes communautés vivent à l'île Maurice.
Les émeutes tournent en conflit interethnique :
magasins pillés, temples hindous attaqués, usines incendiées.
L'île est en feu pendant 48 heures car deux chanteurs de seggae rasta,
dont le créateur même du seggae, qui chantaient pour la paix,
la justice, l'harmonie entre les cultures, sont
décédés,
victimes de bavures policières.
Le conflit interethnique dure 48 heures,
deux jours qui ont détérioré les relations entre les différentes communautés.
Face à une population indienne le plus souvent privilégiée,
les créoles se retrouvent encore plus
démunis
avec la disparition de leur porte-parole, Kaya.
“Dan ène pays kot népli éna control lor la police, népli éna démocratie”
dans un pays où la police a tous les droits, il n'y a plus de démocratie
(Ras Natty Baby).
Ras natty baby, lui, a quitté le pays depuis deux ans
car il sait que les Rastas de Maurice sont constamment harcelés:
"Nous ne sommes pas que des fumeurs d'herbe, nous sommes aussi des personnes
qui apportons un message qui va dans le sens de la tolérance, de la non-violence,
du bien-être de la société. On ne peut pas nous marginaliser à ce point."
C'est la politique répressive du gouvernement
qui tend à favoriser les conflits interethniques.
En marginalisant certaines communautés,
le gouvernement jette le discrédit sur elles
et alimente les haines raciales.
Mémoire Makouts
Il favorise et légitime les violences policières.
Encore une fois, c'est les politiques répressives et antisociales
qu'il faut bannir et ne pas laisser le peuple mauricien s'entre-déchirer.
Marie-Laurence, Comité Paris XVIIIème.
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http://ilemauricekaya.free.fr
mis en ligne en avril 2001
