Né le 10 août 1960, il est mort le 21 février 1999.
Grâce à un mélange de reggae et de sega,
l’enfant pauvre de Camp Zoulou est devenu un chantre du mauricianisme.
Rastaman d’un naturel introverti, quoique loquace à la guitare et au chant,
Kaya
était l’un des plus grands artistes que Maurice ait portés en son sein.
Sa vie a été rythmée par une musique dont il s’est fait l’alchimiste.
Si Joseph Réginald Topize est mort, le seggae lui survit.
Aussi, à quelques jours de la sortie de son dernier Best Of,
importe-t-il de remonter aux racines de cette musique mauricienne
qui fait encore vibrer tout un peuple.
Il est surnommé Kaya
après avoir séduit avec un morceau éponyme lors d’un concert à Baie du Tombeau.
À ses débuts sur scène, Joseph Réginald Topize avait pour l’occasion repris quelques titres de son idole
Bob Marley. Cette musique, il l’avait découvert lorsqu’il vivait au “quartier Shell”,
cette partie de Roche-Bois aussi connu comme Camp Zoulou. C’est là que l’enfant est devenu un homme.
Nous sommes dans le Roche-Bois des années 60. “Hervé” grandit entouré de ses frères Raynald, Alain et Edley.
Le benjamin n’était pas appelé Joseph ni Réginald, encore moins Kaya.
“Hervé était le plus tranquille d’entre nous.” Alain Topize évoque ce petit frère
qui aimait taper sur les boîtes de conserve vides pour faire de la musique.
Des souvenirs et une mèche de locks sont tout ce qu’Alain conserve de ce frère musicien et chanteur.
Alain Topize |
Famille
Leur père Joseph Reginald Collet était pêcheur de profession.
La famille vivait dans des conditions très difficiles.
Alain relate que leur père ne pouvait pas les déclarer, étant déjà marié.
La deuxième épouse du pêcheur déclare, donc, les enfants sous son nom de jeune fille.
Sauf le frère aîné, Raynald Collet.
Reynald Collet |
Enfance
Parmi ses petits camarades du voisinage, un certain Lindsay Morvan.
Ce dernier se souvient avoir couru après les crabes à Mer Rouge, avec ce gosse et une ribambelle de marmots.
Ils se donnaient rendez-vous pour jouer au foot. Les années 60 tiraient poussivement à leur fin.
Hervé était plutôt frêle et donnait des coups de pied dans la balle sans toujours participer aux rencontres importantes.
Rasta
À l’adolescence, ses proches se souviennent qu’Hervé se découvrit une passion pour la musique.
Une guitare. Autodidacte, il monte avec d'autres jeunes un groupe de quartier.
Le reggae résonne déjà dans le centre social. Alain Topize raconte aussi que son petit frère
avait passé presque une année sur une montagne limitrophe de cité La Cure pour produire du charbon.
Lorsqu'il en revint, il était différent. Là-bas, aux cotés de la fournaise, en pleine nature,
il avait découvert une autre voie. Ses cheveux s’étaient emmêlés. Il avait désormais des dreadlocks.
À 16-17 ans, il semblait en paix avec lui-même. Alain poursuit que quand leur mère a interrogé son dernier fils
quant à sa nouvelle coiffure, celui-ci avait répondu savoir ce qu’il faisait.
Préjugés
Au mitan des années 70. Lindsay Morvan et Hervé se retrouvent dans un groupe de variété, The Night Birds.
Le petit Topize connaissait Marley
du bout des doigts, était capable de démouler un solo des Wailers en chantant Bob.
Lindsay garde en mémoire ce soir de mariage où son ami avait pris une guitare pour entonner Redemption Song.
La fête était à son comble. “Il aimait Marley et le reprenait avec ses tripes,
peu importe que l’assistance apprécie ou pas.” Le musicien a aussi été soliste dans un hôtel du littoral ouest.
Les préjugés contre le rastafarisme sont davantage prononcés au début des années 80.
La direction demande que le guitariste se défasse de ses dreadlocks.
Hervé quitte l’hôtel et continue à exercer des métiers au petit bonheur.
Liberté
Il se retrouvera injustement en cellule policière. C’était en 1981. Un week-end au poste d’Abercombie.
“On l’avait confondu avec une autre personne qui avait fait main basse sur une valise dans une voiture
en stationnement près du marché central.” Ce séjour devait fortement le marquer, rapporte Lindsay Morvan.
Le chanteur lui racontera avoir fondu en larmes après avoir entendu un marchand de sorbets répandre ses décibels
près du poste. “Il s’était aperçu de l’importance d’être un homme libre et avait appris à apprécier
ce qui se passe autour de lui.” Les petits plaisirs du quotidien. L’homme participe à des concerts.
À Baie-du-Tombeau, sa reprise de kaya est tellement puissante que le public l’acclame par ces deux syllabes :
il devient Kaya !
Racinetatane
Il se rend à Rodrigues en 1982 pour accompagner Menwar ainsi que d’autres musiciens.
L’idée d’avoir son propre groupe commence à germer… Racinetatane ne tardera pas à rayonner.
Ce nom est dérivé du célèbre prince malgache, Ratsitatane, décapité à Maurice.
Entre-temps, Kaya
croise Charles Quirin. Sur un petit instrument d’amateur, il lui enseigne les bases du clavier.
Charles deviendra le claviériste de Racinetatane.
Début 80
Kaya
est auteur-compositeur et chanteur du groupe qui, de Ratsitatane, adoptera le nom Racinetatane
en raison de sa prononciation plus proche du créole. Une suggestion de Percy Yip Tong.
Entre ces deux hommes naîtra une relation quasiment fusionnelle. Ils avaient l’amour de la musique en partage.
Leurs existences connaîtront également bien des tourments.
Cependant, ce fut dans une autre période de leur vie.
Début 86
Percy contribue à la sortie d’un album de Natir, Samarel kouler natirel. Rentré de ses études en France,
le jeune homme commence à être connu dans le milieu musical. Ayant eu vent de Kaya
, il a hâte de découvrir
ce mélange de reggae et de sega. Leurs chemins se croiseront bientôt.
Répétition
Rue Ratsitatane à Plaisance, Rose-Hill. Une musique s’échappe de la maison de Cyril Languila.
Racinetatane se donne rendez-vous chez son bassiste pour répéter. “En tant que musicien et rastaman,
on se connaissait déjà, souligne Cyril Languila en parlant de Kaya
. ”À l’époque, beaucoup de groupes
venaient répéter chez moi parce qu’ils n’avaient pas d’instruments.”
Aussi est-ce dans une petite pièce de sa maison que le seggae voit le jour.
“Kaya avait déjà le seggae en tête depuis 85.”
Ampleur
Cyril retrace le développement de cette sonorité, explique que Kaya
et le groupe jouaient surtout du reggae
dans des fancy-fair. Il était de coutume de clore ce genre d’animation par du sega. Or Kaya
et Racinetatane,
jouant du reggae, avaient choisi de mélanger les deux styles pour terminer.
Le public se montrant davantage réceptif au nouveau son, la première partie de leur répertoire
sera consacrée aux chansons de Marley et l’autre au seggae.
Musique dont l’ampleur allait croître extraordinairement. Des textes suivent.
Racine pé brillé
Du sega couplé au skank et au one drop du reggae. La grosse basse vibre lourdement :
les instruments flambent au feu de Racine pé brillé. Percy Yip Tong assiste à la répétition.
Il découvre aussi Fam dan zil. Les deux premiers morceaux seggae. “C’était le coup de cœur musical
que j’attendais depuis longtemps !” D’emblée, le jeune homme s’identifie aux paroles des racines qui brûlent :
“Un des plus beaux textes sur le mauricianisme. Kaya
était un grand poète.”
Sa poésie, celle d’un chantre mauricianiste.
Rekal sega
Kaya
était aussi un musicien qui touchait à tous les instruments. Lors de cette fameuse répétition,
il s’était mis à pratiquement tous les instruments pour illustrer une mélodie ou un rythme aux membres.
Le groupe est alors composé d’une bande d’amis essentiellement rastamen : Blaie Larosé (batterie),
Cyril Languila (basse), Charles Quirin (clavier), Berty Fok (percussions),
Patrick Philippe et Raynald Collet (chœurs) et Kaya (guitare et voix).
Percy Yip Tong
Percy apprend aussi que leur musique s’appelait originellement rekal sega avant de devenir seggae.
Cette sonorité se devait d’être sur la carte musicale mauricienne, régionale, voire mondiale.
Le registre vocal du chanteur était plus étendu que celui de
Marley lui-même.
Kaya
avait aussi l’avantage d’être un guitariste soliste dont le touché prenait aux tripes.
Un artiste qui, à l’évidence, aurait pu aller beaucoup plus loin…
Underground
La répétition est enregistrée sur son walkman. Percy propose d’envoyer la cassette à d’éventuels producteurs.
Du pur seggae sans autres influences que celles du sega et du reggae. Mais, personne ne veut produire des rastas.
“Si Kaya avait eu une coiffure classique, tout le monde l’aurait produit.”
Les préjugés sont fortement enracinés. Percy ne montera son premier concert seggae avec Racinetatane qu’en 1987
sur la scène du Théâtre portlouisien, avec Ton Vié en première partie. Encore underground, le seggae se prépare
à entrer dans les foyers mauriciens… par le truchement d’un album qui va bientôt voir le jour.
L’amour de sa vie
Entre-temps, naît une histoire d’amour avec une jolie jeune fille de 18 ans surnommée Dalida.
Véronique Samba deviendra madame Topize presqu’une année après leur rencontre.
C’était une fois de plus chez Cyril Languila. Un 12 mars 1989. Véronique n’oublira jamais ce jour :
“C’était un dimanche. Je n’avais rien à faire. J’ai suivi ma cousine qui accompagnait son fiancé à la répétition.
” Ce dernier était le batteur de Racinetatane. La jeune fille ne connaissait pas le chanteur.
Kaya
débarque un peu en retard (comme à son habitude) et s’assied sur un petit banc en face d’elle.
Véronique SAMBA (TOPIZE) |
Zoli garson
Chemise bleue et jeans. Sandalettes aux pieds. La jeune femme ne peut s’empêcher de penser intérieurement.
“Enn zoli garson, ti néné bien pwint, figir efilé, zong byin prop…” Elle est sous son charme discret.
Lui est plutôt timide, spécialement avec les femmes. Véronique et Kaya
prendront le bus ensemble.
Elle lui dira vouloir apprendre à jouer de la guitare. Assise dans son salon, la coiffeuse rigole aujourd’hui
en repensant à cette idée un peu folle et avoue que c’était une façon de revoir et mieux connaître ce zoli garson.
Romance
Curieusement, Kaya
commence à rendre de fréquentes visites à son batteur qui habite Baie du Tombeau…
comme par hasard, pas loin de la maison de Véronique ! L’homme amoureux attend sa dulcinée
près de l’arrêt d’autobus. Un beau jour, la jeune femme reçoit une lettre longue de cinq pages.
Un courrier dans lequel le seggaeman lui déclare sa flamme. “Li ti ena benn text extra kan li ekrir…
kouma dir benn poem.” Véronique hésite un peu, ne sachant pas si elle s’adaptera au mode de vie de l’artiste.
Elle se décide enfin et, le 18 avril 1990, devient officiellement madame Topize.
Première femme
Elle relate que son époux était souvent inspiré le soir. Il se réveillait en pleine nuit
pour écrire des bribes de textes - les laissant mûrir parfois plus d’un an - ou pour chantonner des mélodies
en s’accompagnant de sa guitare sèche. “Il disait que cette guitare était sa première femme.”
Une guitare qui ne sortait, d’ailleurs, jamais de leur maison.
Croyant
Kaya
avait arrêté ses études en Form III (collège) sans toutefois cesser de s’instruire.
Ce fervent croyant connaissait bien la Bible et s’inspirait aussi de sa lecture des autres livres sacrés,
tout en observant le monde autour de lui.
Mosaïque
Kaya
avait déjà écrit Sa mo lamizik pour expliquer le propos du seggae. L’accent est mis sur le métissage.
L’artiste se révèle une bête de scène. Enchaînement de concerts. Succès à chaque prestation.
Personne pour produire. Or, un jour, la télévision nationale consacre un pan entier de Mosaïque à Percy Yip Tong.
La musique qu’aime ce dernier est exposée lors de l’émission. Le grand public découvre Natir et, bien évidemment,
Racinetatane. Peu de temps après, Percy se rendra à La Réunion avec la vidéo. Toujours en quête de producteurs.
1er album
Racinetatane est invité sur RFO et sur Radio Korail.
Le groupe passe aussi trois nuits dans les studios de cette station radio.
Une guitare sera empruntée à Gilbert Pounia pour réaliser un enregistrement.
Une prise directe qui donnera le premier album seggae de l’histoire, Seggae nou lamizik,
produit par Cyper Produktion. Le son est pourri, mais l’album se vend à plus de 100 000 exemplaires !
Le seggae explose enfin en 1989. Kaya
est une vedette qui révolutionne la scène musicale.
Méga concert
Marée humaine pour l’inauguration du stade Nelson Mandela.
Cinq à six mille personnes envahissent le terrain de foot. Nous sommes en mars 1990.
Le 11 au soir, quelque 22 000 personnes exultent sur la Place d’Armes. Magic Land 90.
Cette foire commerciale au stade de foot rosehillien voit déferler environ 44 000 personnes.
Ce mercredi soir fut, sans doute, la nuit du plus gros concert du pays.
Apothéose
La foule en communion avec le chanteur reprend en chœur Racine pé brillé.
Moment intense d’un mauricianisme exacerbé. Le seggae initie une vague culturelle.
Le chanteur mauricien est également programmé en tête d’affiche au Théâtre Saint-Gilles (La Réunion).
Dans la journée précédant le concert, Percy enregistre Kaya
et Racinetatane pendant la balance son.
Cet enregistrement live donnera des années plus tard Roots of Seggae.
Perquisition
Des événements moins glorieux frappent, cependant, en cette même année.
L’édition du Mauricien en date du 13 novembre 1990 annonce la nouvelle suivante :
“Joseph Reginald Topize, dit Kaya
, leader de Racinetatane, numéro un du seggae, a été appréhendé chez lui
jeudi dernier par des éléments de l’ADSU pour possession de drogue dure.
En effet, lors d’une perquisition chez Kaya
dans l’après-midi de jeudi dernier,
les enquêteurs de l’ADSU devaient trouver une seringue portant des traces d’héroïne et un pouliah de gandia.”
Nouveau son
De nombreux albums se succèdent. Kaya
poursuit toujours son ascension. Zistwar revoltan sort en 1996.
Cet album marque un changement au niveau du son. Charles Quirin explique que le talent du chanteur
gagnait en importance et allait requérir un accompagnement de musiciens professionnels de haut niveau.
Si Kaya
ne joue désormais plus avec Racinetatane, il reste en bons termes avec les musiciens de la première heure,
laisse comprendre le claviériste.
Évolution
Or, le seggae se sophistique en s’enrichissant d’apports de sonorités indiennes autant que jazz,
entre autres genres. Parmi ces professionnels : Éric Triton, Damien Elisa, Gilbert Kuppusamy, Momo Manancourt,
Mike Armoogum, Sabrina Simiette… Cette nouvelle équipe - qui est aussi derrière l’album Seggae Experience -
amènera une évolution. Une évolution à laquelle manquait toutefois la chaleur roots du seggae des premiers temps,
disent plusieurs de nos intervenants. Une évolution qui aurait aussi probablement pu ouvrir les portes
de la scène internationale au seggae… n’étaient-ce les événements de février 1999.
Place Edward 7
Dans son édition du 10-16 février 1999, Scope annonce la sortie de la version CD de Seggae Expérience.
Sur le plan national 1999, le Mouvement Républicain (MR) choisit la dépénalisation du gandia
comme l’un de ses fers de lance pour s’installer dans le paysage politique mauricien.
Rama Valayden et les siens annoncent un grand concert pour le 16 février à la place Edward 7 à Rose-Hill.
Le week-end précédent, Kaya
participe à un concert de solidarité au Dojo de GRNW : “Zot pé dire
Kaya inn mort.
Kaya pa enkor mort, li là mêm”, dit-il à l’un des membres de la rédaction.
Il faisait référence à l’accident lors duquel sa marmite à pression avait explosé dans sa cuisine
quelques mois auparavant…
Détention
Le 16 février, la foule est présente dans ce meeting-concert auquel participent plusieurs artistes.
Parmi : OSB, Michel Legris Latanier, Kaya
, etc. Dans la foule, plusieurs personnes fument du gandia.
Kaya
monte sur scène avec une cigarette artisanale à la bouche. L’affaire fait scandale,
10 personnes sont interpellées, dont Kaya
. Amené de chez lui aux Casernes Centrales tôt le matin,
il avoue avoir fumé du gandia et est placé en détention. La caution est fixée à Rs 10 000.
Sa famille éprouve du mal à rassembler la somme. Les artistes s’organisent, mais n’y parviennent pas à temps,
tandis que les responsables du MR n’y accordent aucune priorité. Kaya
devra passer le week-end en cellule.
Ce n’est que lundi qu’il pourra être libéré…
… Le dimanche 21 février 1999
en faisant une ronde de routine, une des sentinelles du Line Barracks Detention Centre
découvre le corps sans vie du chanteur dans la cellule No 6…
Année 2007
Harbour Music annonce : 1 Best of et 1 DVD
2 disques de Kaya sont à venir prochainement…
pour le plus grand plaisir des fans de seggae !
Le premier est un concert live du seggaeman,
enregistré en 1997 au Dojo Club, à Grande-Rivière.
Kailesh Persand, de Harbour Music,
signale aussi qu’un Best of est actuellement en préparation au studio Scorpio.
Ce disque comprend 8 morceaux figurant sur Seggae Experience, ajoute Jalill Auckbarally,
qui assure l’arrangement de l’album : Fam dan zil, Lape Universel, Chante Lamour, Ki to été twa,
Racin pe brillé, Ras Couillon, Soley ek Bondié, Simé Lalimière et 2 autres titres.
Notons la participation de Ras Natty Baby et de Blakkayo.
Les deux chanteurs posent leur voix sur Ras Kouyon.
Hormis ce morceau comprenant les featurings mentionnés,
le public entendra sur le disque la voix du créateur du seggae.
La partie musicale est assurée par le groupe Cool Is I.
Jalill Auckbarally indique aussi que l’arrangement est travaillé
selon une sonorité seggae à laquelle s’ajoute une touche de modernité
au niveau notamment des percussions. L’enregistrement du concert live autant que le Best of
devront être chez les disquaires dans le courant du mois, indique Kailesh Persand.
Un mystère qui demeure
Peu de personnes ont finalement été convaincues de la manière dont l’enquête sur la mort de Kaya
a été menée.
La conclusion du magistrat Patrick Kam Sing, qui avait présidé l’enquête judiciaire ouverte
pour faire la lumière après le décès du chanteur, n’a pas convaincu.
Si bien que Véronique Topize et d’autres personnes - engagées pour le respect des droits des individus -
estiment que la bataille n’a toujours pas été remportée. L’enquête sur les circonstances de la mort de Kaya
a été l’un de ces épineux dossiers sur lesquels la justice mauricienne a été appelée à se pencher
ces dernières années. Des policiers, des détenus, des médecins et autres ont été appelés à témoigner
dans cette affaire qui avait été à l’origine des émeutes de 1999.
L’autopsie de Kaya
a été une énigme, les différents médecins qui se sont prononcés sur ce cas
s’étant tour à tour contredits. Dans le document Kaya’s death
, the medical Evidence, de l’association Justice,
le Dr Ram Seegobin analyse les différents rapports médicaux.
Il observe que “succinct evaluation of the medical evidence presented at the Judicial Inquiry
into famous musician, Kaya’s death in police custody,
helps us realize that the death was not natural.”
Cela, le public l’avait longtemps compris… Le mystère reste entier.
http://ilemauricekaya.free.fr
mis en ligne le 10 aout 2014