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Emmanuel Richon à Seddley Assonne
Les têtes de Ratsitatane,
Kotolovo et Latulipe.
Le Mauricien le 07 aout 2012
mis en ligne le 12 aout 2012
XRéponse à Sedley Assonne
A l’inverse, la version historique mauricienne de têtes existant au sein des collections du Musée de Port-Louis se trouve étayée
Suite au fait que l'accès à ce rapport du Dr. Friedling m'a été refusé et parce que j'estime un devoir d'enquêter
Dear Mr Richon
Elle me déclare en tout premier lieu que ce crâne n'a jamais été porté en terre.
ce que j'ai toujours su être faux.
En 2005, lorsque la polémique fit rage et que Norbert et moi avions affirmé que trois têtes embaumées avaient bel et bien existé
Néanmoins, lorsque le Dr. Friedling parle du crâne présent dans la vitrine du musée et affirme sans détour aucun,
Qu’on m’explique la version maorie dans ce cas ! Je laisserai le lecteur juger quelle version est la plus plausible
Cher Sedley,
Ce n'est ni Norbert ni moi qui avons affirmé de but en blanc que ces trois têtes furent déposées au sein du dit Musée!
En 1853 déjà,
L’ensemble de la tradition historique,
Comment, dès lors, oser affirmer qu'à coup sûr elles ne s'y trouveraient plus aujourd'hui!
En note de bas de page, ils ajoutent :
Voilà bien la preuve irréfutable, selon moi, qu’en 1912, la tête de Ratsitatane
A toi de juger si je suis un parfait farfelu, en osant t'affirmer aujourd’hui qu'il y a toutes chances qu'elle s'y trouve encore,
;-) ADSL :-)
Je juge insupportable l’idée qu’on puisse courir le risque que les dépouilles de Ratsitatane et ses deux amis soient, en toute logique,
Qu'on me prenne à nouveau pour un dingue m'indiffère totalement,
Cher Sedley,
Le Dr. L J Friedling, PhD Department of Human Biology Faculty of Health Sciences University of Cape Town Observatory
est bien venu à Maurice en 2005 et a procédé à des analyses et relevés, mais pas à des prélèvements. Elle a bien, par la suite,
envoyé un rapport relatif aux crânes et tête dont il est question dans ton article. J'ai tenté d'avoir accès au dit rapport,
mais on m'en a empêché et je n'ai pu le lire. Je sais seulement que je suis la seule personne à avoir souhaité y accéder, comme on dit,
...pour en avoir le cœur net. En effet, contrairement à ce que tu affirmes
dans ton texte, ni moi, ni Norbert Benoît n'avons affirmé
que ce crâne fût à coup sûr celui de Ratsitatane ou d'un des deux autres suppliciés de 1822, nous n'avons fait qu'émettre des doutes
quant aux affirmations réitérées alors par le Mauritius Institute, comme quoi ce crâne serait celui d'un maori,
ce que nous n'avons jamais cru...
Cette version, si elle était fondée, nécessiterait en effet une explication la rendant au moins plausible...
Or cette thèse pour le moins alambiquée d’une tête de Maori embaumée ne tient pas debout tout simplement
parce qu’elle n’est soutenue par aucune logique, aucune raison valable, aucun fait transcrit, aucune trace et aucun témoignage...
Seules deux personnes affirment cette thèse de l’étranger, sans être venus à Maurice et sans avoir examiné
la dite tête ni les autres crânes humains !
par un crime bien réel quant à lui, ayant bien eu lieu et corroborée par de nombreux témoignages écrits, c’est pourquoi elle ne pourra
jamais être écartée et reviendra toujours à l’avant scène tant que des investigations poussées n’auront pas été pratiquées
ce qui n’est pas le cas à ce jour.
sur la présence de cette tête embaumée et de ces crânes au Mauritius Institute, j'ai entrepris de retrouver le Dr. Friedling par moi même,
directement, grâce à internet ... et suis vite parvenu à la localiser.
J'ai eu un échange épistolaire avec elle en date du 1er novembre 2007.
Il n’a concerné que le crâne anciennement présenté en vitrine en tant qu’Homo sapiens,
puisqu’il m’était affirmé à l’époque n’avoir jamais été désembaumé...
Je me permets ainsi de te présenter ici copie de cet échange en priant les lecteurs d'excuser mon très mauvais anglais:
Hello,
my name is Mr Emmanuel Richon, I am Curator of the Blue Penny Museum, Port-Louis,
and I am trying to contact you just to have some confirmation about your conclusion concerning the skull
who is in a devanture of the museum of Port-Louis, presented to the public.
Mr Ramratchia, curator of the Mauritius Institute, has said to me that you affirmed in your conclusion's
report that this skull did never buried under the soil ("n'a jamais été enfoui sous terre").
I just wish to ask you if you can confirm me this fact ?
As the staff of the Port-Louis Museum refused to communicate your conclusion file, is it possible to have it by you ?
Of course, I will send you the payment of fret before. Is it possible to obtain a copy ?
I would be grateful of your respons and I am waiting for. Please, accept my salutations.
Emmanuel Richon
LOUISE FRIEDLING
Hello Mr Richon
The skull that I examined at the museum was never buried. After close study, it was determined that this individual often fell
in with the variation in the faces that is often seen in North Africa and that the specimen is the result of population admixture.
I hope this helps.
Regards
Dr LJ Friedling
L J Friedling, PhD
Department of Human Biology
Faculty of Health Sciences
University of Cape Town
Observatory
>>> Emmanuel Richon
I thank you very much for your answers, just another question :
is ti possible that this skull came from a man of Malagasy or strictly not. Thanks for your respons,
Emmanuel Richon
Unless the Malagasy had very close ties with North Africans, I doubt whether this person came from Malagasy.
The morphology of the skull that I studied at the Museum had very distinctive North African features, that is why we suggested North African heritage.
Regards
Jacqui
Voilà l'échange in extenso, je n'y ai rien modifié!
Plusieurs choses me frappent à sa lecture : la chercheuse n'a pas l'air certaine de ses conclusions géo-anthropomorphiques,
commençant par affirmer avec des réserves que le crâne serait celui d'un Nord-Africain, pour ensuite, à ma seconde question,
me dire un "à moins que les Malgaches n'aient des liens avec les Nord-Africains ..." , phrase pour le moins étrange qui rend son propos
incertain à mes yeux. De plus, loin de nous éclairer, l’Afrique du Nord serait une troisième piste bien incertaine...
“with the variation in the faces that is often seen in North Africa”
… Souvent… mais pas toujours… Enfin … a result of population admixture… Bon, là on est totalement dans le flou
et pas trop avancé en fait… Beaucoup plus troublante est pour moi l'affirmation initiale: n’oublie pas qu’il n’est question
dans ma demande que du crâne en vitrine présenté au public, et non la tête embaumée elle-même.
Elle ne sait pourtant rien de
l’affaire Ratsitatane!
Voilà qui vient contredire toutes les affirmations de M. Cader Kalla ancien Chairman du National Museum's Council
qui a toujours affirmé bec et ongles que la tête embaumée était bien la seule et unique qu'ait connue le musée,
Les employés présents en 1998 m'avaient eux-mêmes affirmé que ces têtes étaient bien au nombre de trois dans le passé mais que,
pour les nécessités du museum (dixit) deux avaient été désembaumées pour être montrées en vitrine en tant que crânes d'Homo sapiens.
Ce que confirme d’ailleurs indirectement Ch. G. Manteaux dans un article du Bulletin de l’Académie Malgache, t. 48/1-2, de 1970,
puisque, déclare-t-il, deux têtes embaumées lui furent alors rapportées et non une seule.
au sein des collections, on s'était moqué de nous... H. Marimootoo du journal Week-End, en parfait journaliste, était même allé vérifier
l'information auprès de l'ancien taxidermiste du musée, alors nommément cité. Ne lui fallait-il pas alors se demander au préalable
si réponse à pareille question pouvait sincèrement lui être faite sans crainte ou débarassée de tout affect, ce qui n’était,
à mon opinion, évidemment pas le cas.
"The skull that I examined at the museum was never buried." Comme il ne s'agit pas de la fameuse tête embaumée,
cela signifie bien que le Mauritius Institute a forcément abrité au moins deux têtes n'ayant jamais été portées en terre.
Nous nous approchons donc singulièrement des trois suppliciés de 1822.
En effet, comment expliquer la présence de têtes ou crânes n’ayant jamais été portés en terre, si ce n’est en évoquant
le sort
des trois suppliciés de 1822 ?
de celle d’un unique Maori ou de celle des trois hommes effectivement décapités en place publique...
J’avoue avoir la conviction d’être dans le vrai et avoir même la faiblesse de penser
que notre version historique tient bien mieux la route !
ce ne sont ni moi ni le regretté Norbert Benoît qui avons affirmé en premier et ex nihilo que les têtes des suppliciés du
15 avril 1822 ont bien été portées et déposées au seul Musée de cette époque. Certes, M. Claude Michel a eu beau jeu d'affirmer,
compliquant les choses, que le Muséum n'existait pas encore à cette date... Le musée actuel date de 1882...
Mais il ne pouvait ignorer que les collections du Mauritius Institute découlent directement de celles du
Muséum Desjardins,
qui naît quant à lui au tout début du XIXe siècle!
Cela se trouve en toutes lettres dans Pitot, historien bien connu qui, dans Esquisses Historiques, Tome 1810-1823,
en page 442, déclare ainsi :"La tête de
Ratsitatane
fut embaumée, elle figure encore dans notre Musée".
Musée de Port Louis - Ile Maurice
Isidore Lolliot affirmait la même chose au sein de la Commercial Gazette du 31 août et du 2 septembre.
Aimé Duvivier, Léon de Froberville, H. Leclézio, Léon Doyen, Auguste Toussaint, Giblot-Ducray,
mentionnent tous ce dépôt des têtes embaumées au Musée.
Et que, de plus, ne figurerait plus à leur place... qu’une seule tête maorie !!!
Il y a là un tour de passe passe que je devine trop bien... et qui, désolé, ne me convainc nullement.
et du Mauritius Turf Club, qui vient d’être inaugurée au Blue Penny Museum,
j'ai lu en entier et avec attention, pour ne pas dire plaisir, le livre du centenaire de 1912.
Je n’ai aucun mérite,... cela s'imposait, c’est mon travail!
Voici donc ce que Galléa et Léoville L'Homme écrivaient en page 235,
décrivant une famille mauricienne se rendant en 1912, aux courses du Champ de Mars,
et débarquant à la Gare Victoria en passant, comme de juste par le Musée,
avant de sortir sur l’actuelle rue Félicien Mallefille
(tu as sans doute toi-même bien connu ce raccourci obligé de ton enfance, qui n’est désormais plus possible):
"...Une foule plus dense peut-être que celle du Bazar emplissait la cour du Musée.
Renseignements pris, c'était là qu'il y avait tous les animaux du monde, « morts, mais comment dire vivants ».
Les enfants surtout voulurent voir.
On perdit du temps à pénétrer dans la salle de côté, tant la presse était grande aux portes.
Soukia entrait là pour la première fois. Elle eut comme une hésitation en voyant ces loups, caïmans, jacquots;
mais Parsad lui dit quelques mots à l'oreille, et elle se ressaisit.
Les enfants s'accrochaient à sa robe, surpris et craintifs, mais tout de même intéressés.
Pour les rassurer tout à fait, il mit sa main dans la gueule du lion.
En passant devant la tête du prince malgache Ratsitatane, Soukia poussa un petit cri et se détourna.
Un jeune Indien, vêtu à l'européenne, leur apprit que ce mauvais sujet avait été décapité
pour avoir voulu incendier le Collège Royal.
On sait bien que ce fut pour autre chose ;
mais une légende a toujours prévalu parmi les écoliers :
Ratsitatane en voulait au Collège Royal, alors à Port-Louis, dans le voisinage du Champ Delort.
était encore exposée au public mauricien au sein du Mauritius Institute.
Je te laisse juge, ainsi que les lecteurs...
Photo de la tête avant d'être désembaumée
afin d'etre exposée comme simple crâne humain
années 70
Photo de la tête exposée
après avoir été désembaumée
années 2000
A l'époque, en 2005, Norbert et moi avions été traités avec mépris et on n'a pas pris la peine de nous écouter,
c’est bien dommage car, une fois de plus, la politique s’en est mêlé... La seule chose que nous avions pourtant affirmée,
c'est que la tête de Ratsitatane a bien été déposée au sein des collections du Muséum Desjardins avec celles de ses deux co-suppliciés.
Je t'apporte ici la preuve qu'elle existait toujours en 1912 et était même exposée.
Cela, j’en suis certain. J’espère t’avoir convaincu.
quitte à me voir à nouveau ridiculisé, je confirme toutes mes affirmations car au crime d'origine s’ajoute aujourd'hui un second
qui empêche de respecter des dépouilles de personnes décédées.
Ces dernières n’ayant pour tout tort que celui d’avoir refusé de se soumettre.
Ratsitatane
par Lucien Brey 1878
toujours présentes au sein d’un musée. Je sais trop bien combien mes amis malgaches accordent d'importance à ce respect pour les
morts pour ne pas persister à demander que des enquêtes sérieuses, vraiment sérieuses, soient enfin faites, afin que les têtes
des suppliciés de 1822 si elles s’y trouvent encore, soient identifiées avec certitude, qu'il soit ensuite décidé une cérémonie digne,
appropriée et qu'un hommage unanime puisse enfin se faire, après tant et tant d'années.
Alors seulement, un deuil pourra effectivement commencer.
;-) ADSL :-)
Dessin de Ratsitatane
par Issa Asgarally
1980
;-) ADSL :-)
Dessin de Ratsitatane
par Azize Asgarally
1980
certains auraient sans doute préféré que je me taise et ne te réponde pas, mais je suis ainsi fait qu’un droit humain fondamental
et reconnu par l’ensemble de la communauté internationale est celui d’avoir au moins des funérailles ou des obsèques dignes de ce nom
après notre mort et qu’enfin, ces dépouilles humaines puissent reposer en terre comme il se doit, c’est là l’une des spécificités
de l’être humain de faire tout pour que ceux que nous avons aimés ou admirés puissent un jour dormir en paix,
même si après pareil crime, cela paraît difficile... C’est tout simplement un devoir.
Comment demeurer insensible à cette requête pour un minimum d’humanité?
Espérant cette fois être entendu et compris, n’en déplaise, je persiste et signe.
Emmanuel RICHON
Issa Asgarally: L'histoire du prince Malgache Ratsitatane en 1822 Thèse de doctorat 1980 |
Azize Asgarally: Auteur de la pièce de théâtre "RATSITATANE" parution 1980 |
Emmanuel Richon: Le crane de Ratsitatane année 2004 |
Interview vidéo Norbert Benoît nous parle de Ratsitatane vidéo du 18 juillet 2009 |