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le 1er janvier 2017

Sedley Richard Assonne
CRÂNE TATOUÉ
AU MUSÉE DE PORT-LOUIS:
Pourquoi ne parle-t-on pas des Makondé ?

Le Mauricien le 02 aout 2012
mis en ligne le 12 aout 2012

Ceux qui sont abonnés aux chaînes satellitaires connaissent sûrement l’émission « Chasseur de tatouages ».
Un soir, en zappant, je suis tombé sur celle qui parlait de la tribu des Makondé, au Mozambique.
Cela a fait un premier tilt dans mon crâne (vous saurez plus bas pourquoi je parle de « crâne »).
Car Makondé ramène immédiatement à notre Macondé, nom d’une région dans le sud-ouest du pays.
Le documentaire présentait Pius, le dernier tatoueur Makondé encore vivant.
La particularité de son art, c’est qu’il tatoue, au couteau !, tout le corps, surtout le visage !,
des hommes et femmes de sa tribu. Le chasseur de tatouages, un Américain, a voulu se faire tatouer par Pius,
mais le vieil homme a refusé, ne voulant pas « marquer » un Blanc.
Il s’est fait un second tilt dans mon crâne quand j’ai pensé à la polémique qui avait opposé Emmanuel Richon
et le regretté Norbert Benoît aux responsables du musée de Port-Louis.

Nous sommes dans les années 2000.
Emmanuel Richon, présentement directeur du Musée Blue Penny , a des informations selon lesquelles
un crâne embaumé se trouvant au musée de Port-Louis serait celui d’un Maori, et qui devait être restitué
à la Nouvelle Zélande, patrie d’origine du peuple maori.
Dans un quotidien, M. Richon explique avoir appris l’existence de ce crâne par l’intermédiaire de
« M.E. Atchia, Museum Technician, au sein d’une des “réserves” du musée. »

Norbert Benoît et lui pensaient à l’époque qu’il « pouvait s’agir de la tête de Ratsitatanina »,
prince malgache décapité à Port-Louis, le 15 avril 1822 à 15h à Champ de Lort, pour fait de rébellion marronne.

Le chercheur Selva Appasamy, Claude Michel (ancien conservateur du musée), S. Abdool Rahman,
alors directeur du Musée, tous donnèrent leur opinion sur ce crâne.
Les autorités malgaches furent sollicitées,
et tous convinrent qu’un tel art, à savoir le tatouage facial, n’existait pas à Madagascar.
Donc, il ne pouvait s’agir de Ratsitatane.

Mais M. Richon, tout en rappelant qu’un tel art existe au Mozambique (sans pour autant parler des Makondé),
va jusqu’à suggérer « qu’il se peut que les deux autres marrons, Kotolovo et Latulipe,
qui s’étaient échappés en compagnie de Ratsitatane, aient pu être d’origine maorie, et donc avoir été tatoués. »

Dans le doute, le conseil d’administration du musée, dirigé par Cader Kalla, décida d’un test ADN
(suggéré par Selva Appasamy, et soutenu par le Premier ministre, le ministre de la Culture, le Centre Nelson Mandela
et le National Heritage Trust Fund !) du crâne.

A ce jour, je n’ai pas souvenir d’avoir entendu parler des résultats
de ce test ADN. A l’époque, Cader Kalla déclarait que « la provenance de cette tête est inconnue.
Bien qu'il existe un registre (Accession Register) à l'Institut de Maurice qui dresse l'inventaire de tous les objets
officiellement acquis par le Musée de Port Louis à partir de 1939,
aucune mention n'est faite toutefois de la dite tête tatouée. »

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Musée de Port Louis - Ile Maurice

Claude Michel avançait, lui, que « la tête tatouée ne pouvait être celle de Ratsitatane,
lequel avait été exécuté le 15 avril 1822 alors que le Musée de Port Louis n'existe lui que depuis 1842 ».
Cader Kalla et lui firent ressortir que « la tête était celle d'un Maori et a pu être amenée à Maurice
vers le milieu du 18e siècle durant les féroces guerres tribales qui se déroulaient à l'époque en Nouvelle-Zélande »,
et que « vers 1870, un Néo-Zélandais est venu à Maurice avec des plantes et des objets,
mais il n'est pas précisé si parmi se trouvait une tête de Maori tatoué. »
Précisons que M. Kalla a affirmé que, « outre l'unique tête embaumée, il y a 22 crânes à l'Institut de Maurice
qui servaient aux travaux pratiques de biologie dans les collèges d'État et que, si cela s'impose,
« il n'y aurait aucune objection à ce que ces crânes également soit soumis à l'examen ADN ».

Je pose les questions suivantes : « Qu’a donné le test ADN du crâne tatoué ?
Pourquoi avoir pensé à un Maori, et non pas aux Makondé du Mozambique,
pays d’où sont venus des esclaves à l’Isle de France ?
Qui avait intérêt à évoquer la Nouvelle Zélande et non pas le Mozambique ?
Eu égard à ce manquement historique,
nos chercheurs et historiens connaissent-ils vraiment l’histoire du pays et de ceux qui l’ont peuplé ? »
Par ailleurs, si on a un ambassadeur au Mozambique, en quoi consiste son travail ?
A seulement chercher des hectares de terres pour les hommes d’affaires ?
L’histoire commune à notre île et au Mozambique ne relève-t-il pas également des attributions d’un diplomate ?
En somme, un ambassadeur doit-il seulement être « politique » et pas « culturel », pour ne pas dire cultivé ?
Pourquoi personne n’a parlé du Mozambique, où exerce encore le vieux Pius, un des derniers maîtres tatoueurs, et guérisseur ?

Sur Internet, on peut lire que « la majorité des Makondé vit en Tanzanie (9,5 millions en 2005),
l'autre partie vit au Mozambique (environ 0,4 million) …
Aux XVIIIe et XIXe siècles, leur pays était une zone cruciale du commerce d'esclaves…
La plupart des Makondé sont animistes. Ils ont coutume de limer leurs dents et de scarifier leur visage. »
Makondé évoque immédiatement l’histoire des marrons, et donc des descendants d’esclaves.
A ce jour, nos historiens n’ont pas mené des recherches poussées au Mozambique.

L’État n’a également rien fait en ce sens.
A l’heure où l’on parle d’Equal Opportunity,

n’est-il pas temps que l’histoire des descendants d’esclaves
soit dépouillée des oripeaux du mensonge, pour que nous puissions assumer notre passé avec sérénité ?
Qu’en pensent ceux qui dirigent le Centre Nelson Mandela et le Morne Heritage Trust Fund ?

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Le Morne Brabant, cachette des esclaves en fuite

"Un oasis de paix au milieu d’un océan de souffrance"

En dernier lieu, serait-il possible d’avoir une liste détaillée de tout ce qui se trouve aux musées de Port-Louis
et de Mahébourg ? Y a-t-il vraiment un Renoir sur notre sol ?
Des Chazal, qui valent de l’or aujourd’hui ? Des restes de dodo ?
Et plus de 150 crânes (de qui ?).

Et comment se fait-il qu’aucun trésor de corsaire ou de pirate n’ait jamais été trouvé dans nos eaux,
sachant que leur butin comportait or, argent, porcelaine ?
Y a-t-il une législation qui protège nos lagons des chercheurs véreux ?  
Le peuple n’a-t-il pas droit à un vrai inventaire de son patrimoine muséal ?
Par SEDLEY RICHARD ASSONNE

Autres articles de Sedley Assonne:
- Interview de Norbert Benoît le 06 01 2007 "Ou ce trouve le crâne de Ratsitatane?"
- Article du 12 07 2009 sur son livre "KAYA autopsie d'une légende"

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Issa Asgarally:
L'histoire du prince Malgache
Ratsitatane en 1822

Thèse de doctorat 1980
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Azize Asgarally:
Auteur de la pièce de théâtre
"RATSITATANE"

parution 1980
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Emmanuel Richon:
Le crane de Ratsitatane

année 2004
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Interview vidéo
Norbert Benoît nous parle
de Ratsitatane

vidéo du 18 juillet 2009
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http://ilemauricekaya.free.fr

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