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le 1er janvier 2017

Retrouver la tête de Ratsitatane:
une mission sacrée

Journal Week-End
dimanche 19 septembre 2004

Histoire et
devoir de mémoire

mis en ligne le 1er septembre 2007

La tête embaumée de Ratsitatane, le légendaire prince malgache exilé à l'île Maurice
et décapité par les colons franco-mauriciens en 1822 après un soulèvement des esclaves,
se trouve-t-elle toujours à l'Institut de Maurice (le musée national d'Histoire naturelle)
et si tel est le cas,
qu'attend-on pour qu'elle soit inhumée humainement ou dignement conservée
en guise de devoir de mémoire envers cet illustre combattant de la liberté ?

Une question allant dans ce sens de la réhabilitation,
posée par le député des Verts fraternels, Jean-Claude Armance,
à la dernière séance de travail de l'Assemblée nationale,
est venue relancer une polémique longtemps entretenue par les historiens.
Si, pour beaucoup, ce type de combat est jugé inapproprié en ce qu'il raviverait de vieux démons
de la division et rouvrirait des plaies historiques, plus nombreux encore sont ceux,
dont l'historien Nobert Benoît et Selva Appasawmy,
chercheur en Histoire, qui estiment que rien ne devrait être gommé,
rien ne devrait être rangé dans les armoires de l'oubli…

Appasawmy est de ceux qui réclament que les autorités mauriciennes
soumettent à un test ADN les moindres restes humains qui se trouvent actuellement
dans les entrepôts du musée national afin d'établir l'authenticité de leurs personnes.
Une manière, en sorte, de s'assurer que la tête décapitée et tatouée
(dont Week-End a publié la photo, dimanche dernier) et que le National Museum Board
se propose de restituer au musée Te Papa Tongawara de Nouvelle-Zélande,
soit bien celle d'un Toi Moko et non pas celui de Makua
(type de Mozambicain).

Dans la passionnante recherche qu'il a voulu partager avec les lecteurs de Week-End,
Selva Appasawmy admet que, sur la base de la description donnée antérieurement
de la personne de Ratsitatane, le crâne embaumé que le musée de Port-Louis s'apprête
à expédier en Nouvelle-Zélande pourrait ne pas être celui du prince malgache.
Mais, à son avis,
il existe la possibilité que ce soit celui d'un de ces innombrables Mozambicains
tatoués emmenés en esclavage à Maurice,
sinon celui d'un des deux compagnons d'infortune de Ratsitatane
qui furent décapités en même temps que lui.
D'où une nécessaire vérification par test ADN.
Pour M. Appasawmy, et pour tant d'autres,
retrouver la tête de Ratsitatane est peut-être une mission impossible,
mais elle demeure néanmoins sacrée…

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Les recherches de Selva Appasawmy:
Et si c'était le crâne de Latulipe ?

La nouvelle de Week-End de la semaine dernière,
intitulée "L'Institut de Maurice restituera à la Nouvelle Zélande le crâne d'un Maori décapité",
nous apprend que cette instance a décidé de restituer une tête momifiée
qui se trouve à l'Institut de Maurice après qu'elle aurait été convaincue que ce reste humain était celui d'un Maori.
L'institut de Maurice dit avoir la conviction, suite aux affirmations d'une scientifique néo-zélandaise, Mme Susan Forbes,
affectée au Musée Te Papa Tongawera (Nouvelle Zélande), que les nombreux tatouages se trouvant sur la tête momifiée
gardée au musée mauricien sont distinctement et uniquement le fait de la culture maori
et qu'on ne les retrouvait nulle part au monde qu'en Nouvelle Zélande.

Week-End ajoute que la croyance populaire est que ce crâne était celui du fameux prince malgache Ratsitatane,
exécuté par les colons en 1822. Je pense que l'on devrait faire extrêmement attention
avant d'expédier ce qui peut effectivement être un de nos plus précieux patrimoines historique/culturels,
le symbole même de la révolte contre l'oppression dans l'imagination populaire de notre île Maurice.

Au début de cette année, j'avais téléphoné à l'Institut de Maurice pour voir cette tête,
que j'avais appris être celle de Ratsitatane et dont quelques historiens mauriciens connaissent l'existence.
Après avoir pris rendez-vous, je me suis présenté à l'Institut et on m'a emmené dans l'entrepôt où sont entassées
toutes sortes d'objets, et sur une des armoires, dans une boîte en carton, se trouvait cette tête momifiée
dont le visage était tatoué; il s'y trouvait aussi deux autres crânes.
J'ai demandé si je pouvais prendre une photo et on m'a dit de revenir un autre jour.
Quelques semaines après, je suis retourné avec ma caméra, et on m'a refusé la permission de prendre des photos

et cette fois-ci, la personne qui m'avait montré la tête pour la première fois m'a dit que
ce n'était pas celle de Ratsitatane et elle avait alors insisté pour que j'aille voir le directeur qui, à son tour,
a essayé de me convaincre que c'était la tête d'un Maori à cause des tatouages
et que l'Institut allait la restituer au musée de la Nouvelle-Zélande.
Soyons sûrs de ne pas commettre une grave erreur.
Voyons les faits:
L'évasion de Ratsitatane, en février 1822,

et les nouvelles qu'il préparait une révolution avec l'intention de mettre Port-Louis à feu et à sang
avaient créé une psychose incroyable parmi les nantis de la capitale.
Charles Giblot Ducray, dans son livre Ile Maurice, paru en 1965,
nous relate cet épisode et la psychose qui avait gagné la capitale:
"Toute la nuit suivante fut pour les Port-Louisiens une période pleine d'anxiété.
Tous les hommes armés ne cessèrent de patrouiller dans les rues, et personne ne dormit, car les femmes et les enfants,
au moindre bruit, croyaient voir s'élancer dans leur maison, pour les égorger, Ratsitatane et ses affidés."

le 15 Avril 1822,
Après les avoir capturés et jugés à trois heures de l'après-midi,
on exécuta par décapitation trois de ces "révolutionnaires",
Ratsitatane, Latulipe et Kotolovo ou Cotte- vous, aussi appelé Prosper.
Ducray, par contre, dit dans son livre
que seulement Ratsitatane et Latulipe furent exécutés ce jour-là.
Et pour éviter qu'une telle chose ne se reproduise,
il fallait que cette masse d'esclaves n'oublient jamais ce qui est réservé
à ceux qui osent se battre contre le système.
Ainsi, leurs têtes décapitées furent embaumées et exposées au grand public.
En 1845,
Isidore Lolliot avait écrit dans Le Mauricien disant que les têtes des supplices
auraient été déposées au Musée de l'île Maurice.
Vers 1910,
l'historien Albert Pitot a écrit "La tête de Ratsitatanina fut embaumée,
elle figure encore dans notre musée."
Il ajoute même que le bourreau s'en est prit à trois fois avant de parvenir à trancher la tête du chef malgache. **
** ref ilemauricekaya:
Ratsitatanina avait reçu à Madasgascar quelques années au par avant,
le titre (la haute distinction) de "tsy maty manota" pour services rendu au pays.
Cela veut dire en francais :
"quoique tu fasses, tu ne peux pas mourir facilement,
tu seras toujours vainqueur,
tu seras toujours gagnant"...

Ayant établi que les têtes embaumées de Ratsitatane, Latulipe et peut-être celle de Kotolovo aussi
ont été déposées au musée de l'île Maurice, voyons maintenant l'argument
avancé par les gens de l'Institut de Maurice pour venir dire que c'est la tête d'un Maori.
Tout simplement par le fait que cette tête est tatouée avec un tatouage très distinctif et qui,
effectivement, est très ressemblant aux Maoris.

On aurait pu parvenir à une telle conclusion
si l'art du tatouage n'existait que dans la culture maorie,
mais il ne faut pas oublier qu'en Afrique à cette époque,
les plus connus pour leur tatouages sophistiqués étaient les Mozambicains
et la masse d'esclaves de Maurice était principalement de Madagascar et du Mozambique.

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Les recherches
de Selva Appasawmy:

Sur les tatouages de
la diaspora mozambicaine à Maurice

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Ratsitatane décrit par Hastie

Alors, on peut bien imaginer Ratsitatane, emprisonné avec d'autres Mozambicains
se faire tatouer durant ces longs mois de détention.
Mais le seul problème à cette hypothèse est la description donnée par J. Hastie de Ratsitatane après son évasion,
qui est "Ratsitatane est de teint légèrement cuivré, sa taille est d'environ 5 pieds 10 pouces (1,77 m).
Il est d'une constitution athlétique, a une touffe de poils au menton
et de longs cheveux noirs nattés à la mode des Ovah du pays duquel il provient;
il ne parle que le malgache; en quittant le bagne, il portait un lamba blanc de coton à bords bleus."
Il ne mentionne pas les tatouages. Est-ce un oubli ? Possible, mais peu probable.
Une explication plausible serait que la tête tatouée soit celle de Latulipe ou Kotolovo et, donc,
la tête de Ratsitanane se trouve toujours quelque part au musée…

Avant que l'on prenne une décision aussi importante -
puisque même si c'est la tête de Latulipe ou Kotolovo, dit Prosper, au lieu de Ratsitatane,
cette révolte d'esclaves sous la commande de ce dernier représente la résistance à l'oppression
pour les Mauriciens et la moindre des choses que ce peuple devrait pouvoir attendre des autorités,
c'est que l'on fasse un test ADN de ce crâne et de la tête momifiée par un des laboratoires réputés et spécialisés
dans ce genre de vérifications, avant de l'expédier loin des yeux, en Nouvelle Zélande.
Sinon, certains seraient justifiés à entretenir cette croyance que 182 ans après son exécution,
Ratsitatane est toujours source d'embarras pour les autorités et qu'il fait toujours peur !
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Issa Asgarally:
L'histoire du prince Malgache
Ratsitatane en 1822

Thèse de doctorat 1980
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Azize Asgarally:
Auteur de la pièce de théâtre
"RATSITATANE"

parution 1980
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Emmanuel Richon:
Le crane de Ratsitatane

année 2004
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Interview vidéo
Norbert Benoît nous parle
de Ratsitatane

vidéo du 18 juillet 2009
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http://ilemauricekaya.free.fr

le 1er janvier 2017