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le 1er janvier 2017

LA POTENCE
documentaire de Rezza Peeroo
Au cœur de la peine capitale

mis en ligne le 1er septembre 2007
Journal Week-End Scope vendredi 16 sept 2005

Tourné en avril dernier,
dans l'ancienne prison de Port-Louis
située à l'arrière de la cour suprême
où furent exécutés plusieurs condamnés à mort,
"La Potence",
retrace l'histoire de la peine capitale à Maurice.
Une plongée au cœur d'un système,
mis en place à l'époque coloniale,
que le réalisateur qualifie de barbare.
La première projection c'est faite le 15 septembre 2005,
au Indira Gandhi Centre for Indian Culture (IGCIC).

"Ratsitatane ti éne prince malgache…"
chantait Seeven Chinien, il y a des années de cela.
Oui,
ce libérateur qui organisa la première révolte des esclaves à Maurice
fut décapité voilà 185 ans.
Pour le réalisateur Rezza Peeroo,
cette partie de l'histoire de notre pays était propice à la réalisation de La Potence.
"Ratsitatane était comme le Che Guevara des esclaves.
Il avait été trahi par un de ses hommes de loi, Adrien D'Épinay, un anti-abolitionniste
dont la statue se trouve au Jardin de la Compagnie
(fait soutenu par l'historien Monseigneur Nagapen dans une de ses œuvres).
Je trouve dommage qu'on n'ait pas trouvé utile d'y mettre celle de Ratsitatane,
un véritable héros qui a contribué à l'abolition de l'esclavage."
À ce propos,
la requête du réalisateur de filmer le crâne de Ratsitatane au Musée de Port-Louis fut rejetée.
C'est la raison pour laquelle Nitin Chinien entre en scène,
interprétant la chanson de son père sur Ratsitatane,
devant la statue d'Adrien D'Épinay.
l'affaire ratsitatane,issa asgarally 1980
L'histoire du prince Malgache
RATSITATANE en 1822
Thèse de doctorat
de Issa Asgarally (1980)
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Azize Asgarally
auteur de la pièce de théâtre
"RATSITATANE"
parution 1980
Frissons
Durant l'ère coloniale à Maurice,
plusieurs endroits servaient de lieux d'exécution,
notamment le Bazaar central, la Plaine Verte et la vieille prison de Port-Louis,

lieu où Rezza Peeroo a tourné la majorité de son film.
"En entrant dans cette vieille prison de Port-Louis, qui est en ruine,
j'avoue que j'ai eu des frissons. L'échafaud, les chaînes, les cellules… existent encore !
Du coup, on est ramené à un siècle de là où des esclaves ont connu les pires martyres.

J'ai vécu des moments forts en tournant sur ce lieu.
Je me concentrais tellement sur le sujet que j'avais l'impression
d'être témoin d'une exécution et d'entendre des cris."
La vieille prison de Port-Louis est, selon lui, un lieu à restaurer et à valoriser
si on veut retracer une partie de l'histoire du marronnage à Maurice.
"Il faut absolument permettre aux Mauriciens de revivre cette étape noire de notre histoire.
Une fois qu'on pénètre ce lieu, on n'en revient pas indemne", précise le réalisateur.

Contre l'oubli
Pourquoi a-t-il choisi de retracer l'histoire de la peine de mort ?
"On parle beaucoup de la période de l'engagisme où, fini la période de l'esclavage,
Maurice a accueilli les premiers immigrants indiens.
Mais, il ne faut pas oublier qu'au 18e siècle, des esclaves marrons ont vécu les pires souffrances
qu'on peut infliger à la race humaine.
À cette époque, vu la famine qui régnait dans le pays,
les dirigeants avaient interdit la chasse mais, d'après ce que raconte l'écrivain Albert Pitot,
le seul sport autorisé était la chasse à l'homme, avec la peine de mort au bout de cette chasse.
Ces choses-là m'interpellent en tant que cinéaste.
Ce sont des histoires à ne pas condamner à l'oubli et qui méritent qu'on s'y attarde.
Retracer la peine capitale à Maurice est une façon pour moi d'immortaliser sur pellicule
ces moments forts de notre histoire.
Même au 20e siècle, l'homme s'est fait disciple de Satan et la peine capitale a été appliquée
pour punir les crimes crapuleux."

Concessions
Pour mener à bien son projet, Rezza Peeroo dit avoir fait des concessions.
"Même si c'était un film financé par l'État, à travers la Mauritius Film Development Corporation (MFDC),
je n'ai pas eu les autorisations nécessaires pour soutenir mon scénario comme je le souhaitais.
J'avais envie d'interviewer Roger de Boucherville parce qu'il s'agit du condamné qui devait être exécuté
après Alexandre (voir hors-texte), mais en vain.
Idem pour ma demande d'utiliser, pour les besoins du tournage,
un fusil de l'époque préservé au Musée de Mahebourg.
Elle a été refusée.
On n'a pas non plus accédé à ma requête de filmer le crâne de Ratsitatane.
Vous imaginez, pour les scènes avec le fusil, il m'a fallu utiliser un morceau de bois.
Des lacunes que j'ai dû combler avec fards et effets, avec la collaboration de Yousouf Nabeebaccus,
qui, à travers les effets spéciaux, a pu faire des miracles."

Équipe efficace
Pour ce qui est du casting, Yousouf Manjoo lui a été d'une aide vitale.
Bertrand Desvaux de Marigny, selon Rezza Peeroo, s'est montré efficace
dans la peau de ce "Blanc qui torturait les Noirs".
"Tous mes personnages ont bien joué.
J'ai eu un nouveau cameraman, Vicky, de la MFDC, qui m'a donné les résultats que je voulais."
En quatre jours de tournage et deux semaines de montage, Rezza Peeroo se dit très satisfait du produit final.
Son documentaire est traversé par des éclairs de haine qui sortent d'une inquiétante pénombre :
dans une prison mal éclairée, un homme blanc, passablement éméché, s'en prend aux Noirs.

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Au coût de Rs 22 000
La Mauritius Film Development Corporation (MFDC)
a financé ce documentaire de 13 minutes à hauteur de Rs 22 000,
ce, uniquement pour les acteurs et leurs déplacements.
"Un film coûte très cher.
La MFDC s'est chargée de payer les acteurs, les repas et les déplacements.
J'ai aussi bénéficié du son support logistique, de ses techniciens et de facilités au niveau du montage."
Rezza Peeroo dit, par ailleurs, avoir découvert un autre Selven Naidu.
"Il m'a étonné car je croyais que, en tant que professionnel, il allait imposer une façon de travailler,
mais non. Au contraire, il m'a donné carte blanche et cela m'a fait plaisir
quand il a jugé que j'avais fait un bon documentaire."

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Filmographie
2000 : Tous dissang même couleur
fiction
2001 : Yamsé
Prix du jury au Festival de Courts Métrages de la MFDC
2002 : Halte ! Ranne so l'enfance
avec un témoignage de Sunil Hookoom
(brûlé vif par un ami quelques mois plus tard)
où il dénonce ses parents
2002 : Mama, Papa ek moi
avec Hassen Rojoa et Nalini Aubeeluck
2004 : De la Chapelle à la Mosquée
documentaire de 52 minutes lancé sur DVD et CD
2005 : Documentaire sur le Maulana Nooranee du Pakistan

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Cours de cinéma au Centre de Jeunesse de Plaine Verte
Aux jeunes qui manquent de loisirs et qui sont susceptibles d'être victimes de différents fléaux de la société
tels la drogue et l'alcool, Rezza Peeroo propose des cours de cinéma chaque samedi,
au Centre de Jeunesse de Plaine Verte, à partir de 16h.

"C'est ma façon d'aider ces jeunes et je suis content que, dès le départ,
ils aient été une vingtaine à faire le déplacement.
Ces cours, je les donne bénévolement pour partager mon expérience
et je veux que des jeunes puissent penser à autre chose que l'alcool et la drogue."

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Alexandre, le dernier exécuté à Maurice
10 octobre 1987
Essan Nanyeck, alias Alexandre,
est le dernier condamné à être conduit à l'échafaud pour être exécuté.
Le même jour,
il est enterré au cimetière St-Martin dans une fosse
qui voisine celles qui accueillirent trois autres pendus,
Léopold Myrtille, Claude Gowin et Luc Gabriel Létendry.
Alexandre sera le dernier condamné à mort de Maurice.
Et c'est une bonne nouvelle pour Ponsamy Pongavanam et Roger de Boucherville,
qui était les suivants sur la liste.
Ils ont en effet été graciés.
Pour les besoins de La Potence,
Rezza Peeroo souhaitait interroger le dernier mentionné, (toujour en prison)
espérant qu'il lui raconterait les deniers moment d'Alexandre dans sa cellule
qui était juste à côté de la sienne.
Sa requête fut rejetée.
Pourtant, retracer l'enfer des condamnés à mort
est en quelques sortes l'objectif derrière ce documentaire.
Le 21 février 1928,
Nanard et Papaya Nagya furent exécutés à 7h du matin
à la prison de Port-Louis.
Noël Jérôme, dit Pic Pac,
fut, lui, exécuté le 26 janvier 1952,
après avoir été trouvé coupable de viol,
sodomie et assassinat sur 2 enfants.
À la même époque,
France Edwin Cangy, dit le roi,
et Paul Célestin, connu comme le fou,
furent condamnés et exécutés.

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Synopsis
Le 18 juin 1695,
une heure avant le lever du soleil,
un groupe d'esclaves marrons met le feu au fort Frederik Henrik, au Grand Port.
C'est la manifestation de la première guerrilla marronne dans l'île.
L'ère hollandaise s'illustre pour son traitement inhumain des esclaves.
Pour contrecarrer les esclaves marrons, les autorités d'alors introduisent la peine capitale.
Les esclaves reçoivent leur châtiment,
avec une mise en scène épouvantable, en présence des Noirs
qui assistent à la punition, fait partie de la pédagogie négrière.
On attache les esclaves marrons, les fouette et leur arrache des morceaux de chair.
On les laisse agoniser le jour pour les pendre au crépuscule.

Lorsqu'arrivent les Français en 1715,
ils décrètent le code noir, d'un côté,
et l'Assemblée, de l'autre.
En mai 1794,
l'Assemblée vote la décision suivante :
"Qui grappe un Blanc est pendu et étranglé".
La potence n'est pas seulement destinée aux Noirs et aux esclaves marrons,
mais est utilisée pour se débarrasser des criminels.
En 1731,
Michelle Christine Bulle, âgée de 6 ans, est sauvagement violée par le soldat Bellamy.
Immédiatement, le militaire est jugé et pendu.

L'arrivée des Anglais devait améliorer le sort des esclaves.
En mars 1811,
Robert Faquhar décrète un ordre destiné à réglementer l'assujettissement aux chaînes.
Dès le 23 janvier 1813,
il modifie les règles avant trait à la poursuite et au massacre d'esclaves marrons.
Finalement, l'année 1832
débute avec la promulgation d'un des plus fameux actes du parlement :
l'acte de l'abolition de l'esclavage, qui entre en vigueur en 1835.
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Issa Asgarally:
L'histoire du prince Malgache
Ratsitatane en 1822

Thèse de doctorat 1980
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Azize Asgarally:
Auteur de la pièce de théâtre
"RATSITATANE"

parution 1980
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Emmanuel Richon:
Le crane de Ratsitatane

année 2004
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Interview vidéo
Norbert Benoît nous parle
de Ratsitatane

vidéo du 18 juillet 2009
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http://ilemauricekaya.free.fr

le 1er janvier 2017