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HISTOIRE
La prison de Port-Louis:
Un patrimoine en péril
Journal L'Express mardi 4 septembre 2007
mis en ligne le 28 juillet 2009
Datant du 18e siècle,
elle a détenu des esclaves marrons et des colons en attente de procès.
Mais malgré son poids historique, elle risque de s’enfermer
dans l’oubli...
La vieille prison
de Port Louis en 2007
La façade de la prison suinte de décrépitude.
En 2002,
Un livre au passé recomposé
Il raconte…
En fait,
Entre 1837 et 1839,
En 1840,
Destruction partielle
Le vieux bâtiment n’est modernisé qu’entre 1916 et 1930.
La construction du Renganaden Seeneevassen Building,
Il fait sombre et froid entre les vieux murs de pierre
de l’ancienne prison centrale de Port-Louis.
Bâtisse à l’abandon, aux murs couverts de toiles d’araignées, où grouillent les cafards.
Au sol, des cadavres de pigeons… On sent encore, en ces lieux de souffrances du passé,
errer les âmes des malheureux morts sur l’échafaud.
Partie intégrante de notre patrimoine historique,
ce bâtiment aujourd’hui à l’abandon a été la prison centrale de Port-Louis de 1839 à 1953.
“C’est la plus importante prison coloniale de Maurice entre 1839 et 1887
et le plus grand projet de construction dans l’histoire coloniale de Maurice”,
dit Satyendra Peerthum, historien.
Pourtant malgré les 297 ans d’histoire que renferment ses murs,
le bâtiment n’est pas déclaré monument national.
De surcroît, il risque de tomber en ruine d’ici peu.
le National Heritage Fund commande un travail de recherche historique sur la vieille prison de Port-Louis.
Satyendra Peerthum s’y attelle. Il est témoin d’un projet de réhabilitation des lieux, qui est… discuté.
Il est question d’en faire un multi-purpose complex avec un musée carcéral aménagé
dans les anciennes cellules, des magasins, une promenade, un point de vue, un parking…
Mais il n’y a eu ni développement, ni conservation du site.
Pas même un classement au rang de patrimoine national.
La cour de la prison s’est muée en parking
pour les fonctionnaires du Renganaden- Seeneevassen Building.
Le bâtiment lui-même abrite une partie du ministère des Arts et de la Culture
et celui de la Justice.
Fort des renseignements rassemblés pendant l’étude de 2002,
Satyendra Peerthum concrétise maintenant son souhait de publier les fruits des recherches.
Ce sera Forbidden Freedom :
A study of the Old Prison Building of Port-Louis & its prisoners, c.1836-1953 en août ou septembre.
L’auteur veut redonner à ces lieux la place qu’ils ont occupée dans l’histoire de notre société.
Même si sa construction dure de 1836 à 1851,
la prison centrale de Port-Louis ouvre ses portes en janvier 1839.
Elle remplace le “bagne”, ancienne prison utilisée jusqu’en 1840.
Ce bagne, où étaient enfermés les esclaves marrons entre 1767 et 1772,
a aujourd’hui disparu sous les fondations de l’actuel Postal Museum.
Mais on se souvient encore que Ratsitatane,
prince malgache des années 1821, y a été enfermé.
l’histoire
des lieux commence dès 1710.
Des gens de couleur, des marrons et quelques rares colons,
en attente de leur procès, étaient enfermés à la “prison civile”
ou la “prison de la cour de justice”.
Cent ans plus tard, en 1810,
l’ancienne prison civile est détruite.
La construction du nouvel établissement débute en 1836.
La vieille prison
de Port Louis
La vieille prison
de Port Louis
La vieille prison
de Port Louis
Il est destiné à être une “maison de détention” et une “maison de correction.”
Dans un premier temps, 92 cellules sont construites dans deux corps de bâtiments.
Puis, entre 1836 et 1838, un deuxième étage est ajouté comportant 172 nouvelles cellules
dont dix cachots d’isolement.
À cette époque,
l’Abolition de
l’esclavage vient d’être proclamée.
Les anciens esclaves sont devenus des apprentis et les travailleurs engagés arrivent
de plus en plus nombreux dans l’île. On les retrouve donc parmi
les prisonniers.
;-) ADSL :-)
VIDEO 1992
Kaya parle de l'esclavage
dans l'île Maurice
deux ateliers sont construits dans l’enceinte de la prison.
Les captifs y travaillent comme apprentis.
Les hommes sont formés pour être des artisans spécialisés, tels que charpentiers,
tailleurs de pierre, fabricants de paniers, cordonniers…
Certains travaillent aussi le macadam destiné à la construction des routes
et des matériaux pour les bâtiments publics et privés.
Les femmes,
qui représentent un quart de la population carcérale,
sont dirigées vers le tissage, la couture ou la blanchisserie.
Certains détenus sont engagés à l’extérieur de la prison, par exemple,
pour les travaux publics, tels que la construction de la Citadelle (Fort Adélaïde)
entre 1839 et 1841.
avec environ 300 prisonniers, les locaux sont déjà surpeuplés.
On entreprend alors une extension du bâtiment comptant 48 nouvelles cellules.
La population carcérale change, passant surtout d’anciens esclaves et d’apprentis
à celle de travailleurs engagés et d’anciens immigrants, dont 20 % de femmes.
Il en sera ainsi tout au long du 19e siècle.
L’agrandissement des lieux se poursuit entre 1850 et 1852.
Un troisième bâtiment
abritant 26 nouvelles cellules et 27 chambres pour le personnel de la prison
et leurs familles, est construit.
Ces trois bâtiments sont divisés en trois sections :
la “maison de correction”,
la “maison de détention”
et la “minor prison” (ou section des femmes).
Une église est érigée dans l’enceinte de la prison.
A la fin des travaux,
la population carcérale atteint 600 prisonniers.
Le manque de place se fait aussi pressant au Vagrant Depot entre 1877 et 1879.
À tel point qu’un Vagrant Ward est érigée dans les murs de la vieille prison
pour abriter 36 immigrants.
La construction de la prison de Beau-Bassin est entreprise de 1885 à 1887.
Elle devient la prison centrale où les prisonniers de Port-Louis sont peu à peu transférés.
Mais en 1891, des émeutes éclatent à la prison de Port-Louis.
Elle est toujours surpeuplée et les prisonniers y sont enfermés
dans des conditions de détention terribles.
L’eau courante, des douches modernes à l’eau chaude, un nouvel atelier
et une nouvelle porte principale sont installés.
Entre 1946 et 1952,
la plupart des prisonniers sont transférés à Beau-Bassin.
Ainsi, 114 ans après,
la vieille prison de Port-Louis ferme ses portes
et la prison de Beau-Bassin devient la prison centrale.
à la fin des années 1990, entraîne la destruction partielle de l’ancienne prison :
la “maison de correction” et une partie du mur d’enceinte.
Mais la “maison de détention” et la “minor prison” sont encore là avec leurs murs d’origine.
Il en est de même pour l’échafaud où de nombreux condamnés à la peine capitale
trouvent la mort au cours du 19e et du 20e siècles.
par Maya DE SALLE ESSO
Issa Asgarally: L'histoire du prince Malgache Ratsitatane en 1822 Thèse de doctorat 1980 |
Azize Asgarally: Auteur de la pièce de théâtre "RATSITATANE" parution 1980 |
Emmanuel Richon: Le crane de Ratsitatane année 2004 |
Interview vidéo Norbert Benoît nous parle de Ratsitatane vidéo du 18 juillet 2009 |