ilemauricekaya mars 2001 |
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ilemauricekaya le 10 aout 2025 |
le 22 février 1999
merci Seggaeman 974R
;-) ADSL :-)
Le chanteur Kaya meurt en prison le 22 février 1999 |
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;-) ADSL :-)
Le chanteur Kaya meurt en prison le 22 février 1999 |
a été retrouvé mort hier matin dans une cellule du centre de détention
Alcatraz de Port-Louis.
Il avait été arrêté suite à la manifestation de la semaine dernière
en faveur de la dépénalisation du Zamal.
Une autopsie a conclu à une facture du crâne suite à des blessures à la tête.
Un médecin-légiste de la Réunion est demandé pour procéder à une contre-expertise. ;-) ADSL :-)
Joseph Réginald Topuize
dit Kaya
Il avait chanté "Semin la limièr",
c'est dans une geôle mauricienne que Kaya a été retrouvé mort,
hier matin, vers 6 heures.
La nouvelle a fait l'effet d'un choc dans l'île Sœur
comme dans les milieux culturels de la Réunion
car le chanteur était l'une des figures artistique de Maurice. Mais aussi et surtout parce que les circonstances de son décès sont troubles :
une fracture du crâne consécutive à des blessures à la tête,
survenue à la veille de sa sortie de prison.
Kaya avait été arrêté jeudi matin, suite à sa participation
à une manifestation demandant la dépénalisation du zamal. Kaya de son vrai nom, Joseph Réginald Topize, avait 38 ans
et était devenu l'un des artistes phares de la scène musicale mauricienne,
connu notamment pour être l'inventeur du seggae.
A ce titre,
il est invité à participer à un grand concert à rose-Hill, mardi dernier.
Ce jour-là, le Mouvement républicain, un petit parti politique,
réussit un pari un peu fou:
réunir quelque 2.000 personnes dans une manifestation
afin de demander la dépénalisation du zamal
(que les mauriciens appellent Gandia). Une caution de 10.000 roupies Quelques manifestants poussèrent même à la provocation
jusqu'à fumer des "pétards" sous les yeux des forces de l'ordre,
dans un pays où la simple consommation de zamal
est passible d'une peine de prison ferme.
deux jours plus tard, jeudi matin,
les autorités se lancent dans une vague d'arrestations.
Kaya fait partie des personnes interpellées.
Les policiers le cueillent à son domicile.
Il avoue avoir fumé le gandia que lui à procuré "en dimoune dans la foule.
Il est inculpé par le tribunal de Rose-Hill pour consommation de drogue
et est incarcéré au centre de détention Alcatraz des Casernes Central de Port-Louis.
Pour sa libération,
la justice demande le versement d'une caution de 10.000 roupies (2.350 francs).
les proches de Kaya ainsi que des artistes mauriciens se cotisent
et parviennent à rassembler la somme.
Ils la déposent entre les mains des magistrats
qui décident de la libération du chanteur pour ce matin.
Mais Kaya ne verra plus la liberté,
son corps est retrouvé sans vie hier matin. Le Dr Ramstein demandé L'autopsie qui a eu lieu hier après-midi à la morgue de l'hôpital Queen Victoria
ne risque pas de couper court aux rumeurs qui se sont propagées toute la journée d'hier.
Le médecin-légiste révèle que le décès est dû à une fracture du crâne
à la suite de blessures à la tête.
Hier soir, Véronique Topize , l'épouse de Kaya,
a fait une déposition à la police de Rose-Hill.
Elle demande qu'une enquête soit ouverte et indique qu'elle a dore et déjà
pris ses dispositions pour qu'un médecin privé, en l'occurrence le Dr Ramstein,
vienne da la Réunion pour procéder à une contre-expertise.
Le Mouvement républicain n'a pas tardé à prendre position.
D'abord, le corp de Kaya a été transporté au siège du parti, à Rosse-Hill,
où aura lieu la veillée funèbre.
Ensuite, l'avocat Rama Valayden, leader du mouvement,
de retour de Rodrigues, demande une rencontre avec le Premier ministre
et le commissaire de police par intérim.
Il exige en outre que les policiers de service au moment du drame soient suspendus.
Enfin, il a indiqué qu'un fond de solidarité serait créé pour aider la femme et
les deux enfants de Kaya.
L'affaire on le voit, va faire des vagues dans l'île Sœur.
Depuis deux semaines, le Mouvement républicain s'est lancé dans une campagne active
en faveur de la dépénalisation du gandia.
des affiches tout d'abord, puis cette manifestation de mardi dernier,
qui a donné lieu à un vote à main levée, fixant un ultimatum
au Premier ministre Navin Ramgoolam afin de libérer, d'ici le 31 décembre prochain,
les prisonniers détenus pour consommation de zamal. Cinq albums et des tubes Dans le monde artistique,
l'émotion ne sera pas moins forte,
car Maurice perd l'une de ses figures de proue.
Joseph Réginald Topize était né à "Camp Zoulou",
dans le quartier de Roche-bois, un faubourg populaire de Port-louis.
A huit ans, il quitte l'école pour chercher des petits boulots.
En 1976, il découvre la musique de Bob Marley,
d'où il tire son nom de scène, Kaya,
le titre de l'une des chansons du géant du reggae jamaîcain.
Il fait ses premières armes au sein d'un groupe "Wind & Fire".
En 1981, il fait un court séjour en prison.
Un an plus tard, Lélou Menwar, l'un des défenseurs du folklore mauricien,
l'invite sur l'un de ses premiers albums.
Puis Kaya crée son propre groupe, Racine Tatane,
tiré de "Ratsitatane", nom d'un prince malgache exilé à Maurice.
Dans les années 80, il crée une musique,
mélange de séga et de reggae, qui sera rapidement baptisée "seggae".
le succès est énorme.
il attire même 50.000 personnes à Port-Louis,
une performance jamais rééditée depuis.
Sa première cassette, "Seggae nou lamizik", en 1989,
est suivie d'une deuxième, "la paix universelle" en 1991.
Les tournées s'enchaînent dans son pays et dans les îles voisines,
y compris à la Réunion ou ses concerts font mouche.
En 1992, il sort l'album "Seggae Man"
puis "Ersatz of Bob Marley" en 1995.
En 1996, il produit son album le plus connu, "Zistwar révoltan",
produit à la Réunion, chez Discorama.
Un CD trois titres est sorti l'année dernière,
qui reprend trois de ses premiers succès:
"Simin la limièr" , "Ras kouyon" et "Chant l'amour",
produit par Déclic Réunion.
Il adapte ses morceaux en y apportant des sonorités indiennes
et invite, le temps d'une chanson son compatriote guitariste Eric Triton.
Eric Triton & Kaya Avec Kaya,
c'est une partie essentielle de la musique mauricienne des années 80 qui disparait.
Le Mouvement républicain a d'ores et déjà promis que des funérailles seraient grandioses.
Ses derniers pas sur le "Simin la limièr".
David CHASSAGNE
http://ilemauricekaya.free.fr
mis en ligne le 21 juin 2024