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le 10 aout 2025
HISTOIRE
autour du crâne de Ratsitatane.

L'Express

le lundi 20 septembre 2004

L’historien Norbert Benoît est catégorique:
il ne subsiste aucun doute sur l’origine du crâne
qui se trouve à l’Institut de Maurice.
Il compte soutenir son point de vue dans sa prochaine publication.
Son but ultime sera de rétablir toute la vérité sur Ratsitatane.

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Alors que certaines langues avancent qu’il s’agirait de la tête d’un Maori, natif de la Nouvelle-Zélande,
Norbert Benoît affirme qu’il s’agit bel et bien de celle de Ratsitatane.

Norbert Benoît, vous avez souhaité réagir à certaines choses liées à notre Histoire.
Allons droit au but.
Vous avez lu ce que l’on a écrit sur certains historiens dans l’hebdomadaire Week-End, le 12 septembre dernier ?

Les historiens pas bien informés ? Oui, j’ai lu l’article suivant :
“L’Institut de Maurice restituera à la Nouvelle-Zélande le crâne d’un Maori décapité”,
encouragé à le faire par une personne que j’estime beaucoup,
qui sait que je travaille sur Ratsitatane, fils d’Andria-Manba, et qui connaît mon sérieux en semblables circonstances.
Vous savez, laissons la question du crâne, ce n’est pas important,
tout en précisant que le crâne montré dans cet article du 12 septembre dans Week-End,
avec la légende Le Toi Moko de l’Institut de Maurice, n’est pas celui que l’on a considéré comme celui de Ratsitatane.
Celui-ci, je l’ai revu moi-même, apporté à moi, dans une boîte de carton blanc, le 11 juin dernier, au musée de Port -Louis.
Cela rappelait un peu ces têtes de mouton dans une cocotte-minute. M. Abdoolrahman, directeur de l’Institut de Maurice,
m’a refusé d’en faire faire la photographie, tout en sachant que c’était pour un bouquin à paraître bientôt.
J’ai parlé au téléphone à l’auteur de l’article,
texte que je ne conserverais pas si je ne devais pas le mentionner dans mon ouvrage.

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Revenons aux “historiens mal informés.”
Vous connaissez la remarque de certaines personnes qu’elles préféreraient, un jour,
être en enfer plutôt qu’au paradis parce qu’elles trouveraient en enfer,
entre autres, Voltaire… Vous leur demandez :“Voltaire? Mais qui est donc Voltaire ?”
Elles vous parlent alors d’autres choses,
de la manière d’élever les poulets, de gésiers et de foies frits comme d’excellents amuse-gueules, du temps qu’il fait,
mais de Voltaire, point…
Parmi “ces historiens mal informés”, crâne ou pas crâne de Ratsitatane, citons, en passant, Albert Pitot,
suivi d’Aimé Duvivier, de Léon de Froberville, H. Leclézio, Léon Doyen,
toutes ces personnes que Pitot remercie de leur aide pour Ses Esquisses Historiques 1810 -1823.
En très bonne compagnie donc.
Pitot mentionne qu’en 1910 la tête, embaumée, était au musée, de même que ce rigolo d’Auguste Toussaint,
un autre “mal informé”, le pauvre, qui écrit, en 1932,
que le crâne de Ratsitatane se trouvait “jusqu’à récemment” au musée de Port-Louis.
Pas plus tard que les années 1970, un autre témoignage d’une personne que j’ai connue personnellement
apportait la preuve que le crâne, Ratsitatane ou pas, se trouvait au musée.

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Vous semblez bien informé…
Bien sûr, il en est toujours ainsi en matière d’Histoire, mais continuons.
Cet article du 12 septembre dernier annonce que, le 14 juin dernier, Mme Susan Forbes,
affectée au Musée Te Papa Tongawera, de Nouvelle-Zélande, atteste que ce crâne est celui d’un Maori.
Le 14 juin dernier donc, cette charmante dame répond à une correspondance
que lui avait adressée le directeur de l’Institut de Maurice.
Si c’est celui que nous montre la photo accompagnant l’article, je dis :
sans doute, mais pas le crâne que j’ai vu personnellement le 11 juin dernier, au musée, trois jours plus tôt !
Ma visite aura donc eu un effet salutaire ?
Mais pourquoi alors, si bien informé, dans une lettre que m’adresse le directeur de l’Institut de Maurice, datée du 17 juin,
il me demande, tout en ne me donnant pas toujours la permission de faire des photos, de donner des preuves…
Il y a là comme un défaut, comme aurait dit Fernand Raynaud.
Le 14 juin, M. Abdoolrahman reçoit la confirmation que la tête était celle d’un Maori,
et le 17 juin, il me demande de plus amples renseignements, ce qui aurait équivalu à révéler
les ouvrages que j’avais consultés pour mon ouvrage. C’est le monde à l’envers !

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Comme une indiscrétion ?
C’est vous qui le dites. Mais que je poursuive. Plus loin, l’article produit ceci :
“Ni Mme Susan Forbes, ni le Conseil d’administration n’ont, toutefois, pu retracer
l’endroit exact où ce Maori vivait en Nouvelle-Zélande,
mais, semblerait-il, il ne fait aucun doute qu’il est de ceux qui faisaient partie de ce qui était connu comme les Toi Moko.”
Je passe sur le vicieux et incompréhensible rapprochement de “semblerait-il” et “il ne fait aucun doute.”
Le conditionnel ici exprime un doute, et écrire ensuite “ il ne fait aucun doute ”, donc une certitude, il y a là comme un défaut,
comme aurait dit Fernand Raynaud dont je me révèle décidément un fan tel que je n’aurais jamais pensé.
Mais éclairons la pâle lanterne des doctes membres du Conseil d’administration comme celle de l’ineffable directeur de l’Institut,
et de la très scientifique Mme Susan Forbes, l’affectée du Musée Te Papa Tongawera :
les Malgaches se tatouaient ! Et na !
“Alors qu’on ne les retrouvait nulle part au monde qu’en Nouvelle-Zélande… ”, cela vous étonne ?
Ces savants n’ont pas pu retracer l’endroit exact où ce Maori vivait en Nouvelle-Zélande ?
Pour cause : sans doute parce que ce Maori-là était … malgache.
Je parle de la tête que l’on a considérée comme étant celle de Ratsitatane,
où seulement le nez, toujours conservée, porte des tatouages,
nulle part ailleurs que sur le nez, même si cette tête contient de nombreuses quantités de chair séchée.

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Vous les donnerez, tous ces détails, dans votre travail ?
Bien sûr. Le tatouage était fréquent chez les Malgaches.
Les Hova, les Betsimisaka, les Betsileo, les Sakalava, les Bourjanes, entre autres, se tatouaient…
Mon travail en parlera. Il sera agrémenté d’une riche bibliographie, consultée, s’il vous plaît,
pas mise là pour faire joli, comme souvent c’est le cas.
Il y aura aussi des illustrations. Il importe que les autorités de ce pays prennent leurs responsabilités
afin que le crâne considéré comme celui de Ratsitatane reste chez nous.
La Route de l’esclave a été officiellement avertie de ce qui risque de se passer,
surtout que j’ai parlé longuement de Ratsitatane,
tant à Loango, Pointe-Noire, au Congo, avec photo à l’appui, qu’à Panama City.
Il ne faut pas envoyer ailleurs ce trésor patrimonial, alors que les personnes directement concernées,
les descendants d’esclaves, ou des étudiants, n’en savent rien.
Ni le directeur de l’Institut, ni les membres du Conseil d’administration, ni l’affectée de la Nouvelle-Zélande.
Ces personnes ne doivent pas ravir aux descendants d’esclaves, dont beaucoup sont d’origine malgache,
ce qu’ils considèrent partie de leur patrimoine historique.
Ce serait un crime que toute l’île Maurice commettrait.
Une fois encore, Élie Wiezel, prix Nobel de la paix 1986,
avait raison lorsqu’il affirmait, et comme l’a rappelé Doudou Diène à Panama,
ou encore, comme le 3 décembre 1995, à Cotonou,
lors de l’émission de TV 5, à l’occasion du VIe Sommet de la Francophonie à Cotonou, M. Nicéphore Soglo, Président du Bénin :
“J’ai l’habitude de citer la fameuse phrase d’Elie Wiesel : le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l’oubli.
Nous ne voulons pas oublier.
Ceci dit nous voulons aller à la rencontre du monde entier, je crois que c’est ça également l’évolution du monde.”
Il ne faut pas que nos doctes membres, aidés de Mme Susan Forbes, nous dérobent de ce qui nous appartient,
tue Ratsitatane par l’oubli, une fois encore.

ile maurice kaya

Votre livre semble nous préparer à certaines révélations…
Oui, ainsi dès l’an prochain, on pourra faire le pèlerinage Ratsitatane, fils d’Andria-Manba.
Aussi, je vous le confie déjà, pour revenir à l’article du 12 septembre dernier,
ce ne sont pas “les colons mauriciens menés par Adrien d’Épinay qui ont exécuté Ratsitatane.
” Enfin, si les membres du Conseil d’administration l’avaient su,
ils auraient pu réfléchir sur la cour du musée et non pas en faire ce qu’ils en ont fait.
On savait, sur une carte, ce qui se trouvait exactement, et où, dans cette cour.
Où le baobab, où le canon, où telle autre chose…
On dilapide le patrimoine mauricien, dont certaines pièces partent, ni vues ni connues, vers d’autres cieux.
D’autres pièces sont mises à mal par des gens d’ici. C’est à en pleurer !

ile maurice kaya

Vous donnez l’impression de vouloir revisiter l’Histoire de ce pays ?
Ce serait trop vaniteux de ma part de le dire, mais il y a bien des secteurs de cette Histoire à rectifier,
et qui laisseraient (vous voyez, je suis, moi aussi gagné par le virus du conditionnel présent !) certains ébahis,
à commencer même par le nom Isle de France, Marcel Cabon, ou tel autre scandale,
à l’ampleur faisant penser à ce qui s’est passé à Air Mauritius,
et que taisent les descendants. Oui, des secteurs qui laisseront bien des gens étonnés.
C’est une assurance, pas un doute !

ile maurice kaya

Vous êtes sûr ?
Plus que sûr ! En Histoire, je n’avance rien comme sûr dont je n’ai la preuve !
I leave to some people the pleasure of dallying in murky waters,
when they often don’t know very much on specific matters they are talking about.
In History, you better stand on solid grounds.

ile maurice kaya

L’article de l’hebdomadaire ne vous fait rien ?
Presque rien. Peu me chaud. Autrement, j’aurais été virulent.
Pour avoir vécu à Port-Louis, y être né, je sais la différence à faire entre une course de bourriques et le Maiden !
Je ne voudrais pas qu’un jour, on me classe parmi ceux qui auront vendu le peu d’âme qui leur restait pour un gato kanet.
Que les joueurs de sapsiwaye demeurent des joueurs de sapsiwaye et laissent à ceux qui se plaisent à lancer des cerfs-volants
pour tutoyer les nues leur métier de lanceurs de cerfs-volants.

ile maurice kaya

A qui pensez-vous ?
Aux scientifiques et leurs complices surtout, grands bourreaux qui reviennent sur les lieux du crime pour tuer une seconde fois.
Par oubli. Nous veillerons qu’il n’en soit pas ainsi !

ile maurice kaya

Comment se porte votre ouvrage ?
J’espère le terminer bientôt, surtout que je prends garde que ce ne soit pas un travail à la va-vite. Ce n’est pas mon genre.
Il y a certaines petites mises au point, une sorte de fine tuning des plus sérieux, et tout pourrait alors être considéré parfait.

Pourrait ?
Pourra, je rectifie.
Je fais attention à ces conditionnels évasifs. Mais, vous savez en matière d’Histoire, rien n’est tout à fait parfait.
Il y a toujours quelque chose que vous pouvez, un jour, vous ou un autre, trouver,
qui vous oblige à prendre en compte ce nouvel apport.

Vous voulez dire, comme vous l’avez déjà dit, je crois,
et à vous entendre encore, que l’Histoire n’est pas une science exacte ?

Non, elle n’est pas une science exacte. Je ne crois pas annoncer une grande découverte.
Il est même heureux que dans le domaine de la science, il en soit ainsi dans celui de l’Histoire,
de sorte que ce que nous considérions jusqu’ici intouchable,
comme tant de choses que nous avions apprises dans notre jeunesse comme vérité indiscutable,
soit revisité, pour employer un terme à la mode.
En Histoire aussi, vous vous devez de vous réjouir que de nouvelles pierres soient apportées à l’édifice,
même si ce n’est pas vous qui apportez ces pierres.

C’est surtout l’Histoire de votre pays qui vous intéresse ?
Oui, mais il y a quand même là des satisfactions qui s’apparentent aux sensations que vit le poète ou le romancier.
Si vous écrivez sur un personnage, vous en êtes comme possédé, si le mot pouvait convenir.
Mais tant pis, s’il ne convient pas, vous me comprenez, c’est l’essentiel.

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C’est le cas de Ratsitatane ?
Oui, c’est le cas de Ratsitatane.
Comme cela l’a été pour le personnage de ma thèse de doctorat, il y a des années, Louis François Boullé.
Ce sont des êtres qui vous accompagnent, et qui sont possessifs, comme s’ils vous dépersonnalisaient.
Il y a comme une complicité, un dédoublement de la personnalité, je ne sais si je m’exprime comme il faut.
C’est assez étrange, d’autant que je refuse d’être superstitieux. Toutefois, il est des choses transcendant la raison.
Sans doute, après plus de quarante ans de recherches dans les archives d’ici et d’ailleurs,
à Lorient, à Rennes, à la Bibliothèque Nationale de Paris,
où je suis officiellement fiché, si je puis dire, car n’y entre pas qui veut,
ou au British Museum, au Sénégal, aux Seychelles, entre autres,
je peux dire que les archives, ça vous connaît. Or, souvent, sans savoir pourquoi, comme par hasard,
je mets la main sur un document d’incommensurable valeur pour le travail que je suis en train de faire.

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Cela a été le cas pour le livre sur Ratsitatane ?
Oui, même plus d’une fois. Des documents qui auront à être pris en compte dans la révision de l’Histoire de Maurice.
Ne comptez cependant pas sur moi pour vous les révéler aujourd’hui.

“Aux scientifiques et leurs complices surtout,
grands bourreaux qui reviennent sur les lieux du crime pour tuer une seconde fois. Par oubli.
Nous veillerons qu’il n’en soit pas ainsi !”

Propos recueillis par Vèle Putchay

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Issa Asgarally:
L'histoire du prince Malgache
Ratsitatane en 1822

Thèse de doctorat 1980
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Azize Asgarally:
Auteur de la pièce de théâtre
"RATSITATANE"

parution 1980
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Emmanuel Richon:
Le crane de Ratsitatane

année 2004
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Interview vidéo
Norbert Benoît nous parle
de Ratsitatane

vidéo du 18 juillet 2009
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http://ilemauricekaya.free.fr

mis en ligne le 11 juin 2024